Les constats posés par la Fondation Roi Baudouin (FRB) dans son récent rapport confirment ce que chaque MG vit de son côté, mais qui apparaît comme un fléau collectif : les formalités administratives volent de trop nombreux instants (on parle de 10h/semaine) qui pourraient être consacrés à soigner les gens. Et parmi ces formalités, la rédaction de certificats, des plus officiels aux plus farfelus, tient la corde.

La FRB a identifié une demi-douzaine de certificats fréquents : scolaires, sportifs, liés au travail, sociaux (qui visent l’obtention d’un avantage en général financier) ou encore « parapluie » (quand le demandeur cherche à légitimer une abstention, une impossibilité…, par une justification médicale qui n’est d’ailleurs pas exigée sur le plan légal). S’y rajoutent les demandes de remboursement au médecin conseil, qu’on ne vous présente plus.

La FRB a non seulement sondé les généralistes mais également amorcé un dialogue avec des entités traditionnellement génératrices de paperasserie (SPF Sécurité Sociale, DG Personnes handicapées, cabinets ministériels de l’enseignement, Inami, mutualités, CPAS…). Elle formule aujourd’hui des pistes de solutions qu’elle considère comme une base de départ que la communauté MG doit s’approprier, pour continuer à faire avancer les choses.
 

Encadrer, pour éviter le n’importe quoi

Les principales idées qui émergent sont la simplification, l’informatisation accrue et une présélection des demandes. C’est particulièrement vrai en matière de certificats sociaux : une évaluation préalable de l’autonomie du patient par un paramédical ou un assistant social pourrait réduire le nombre de formulaires à compléter qui aboutissent, en vain, chez le médecin.

Même si l’info n’a pas encore suffisamment circulé dans la profession, l’informatisation des demandes ch IV est en chantier au niveau de l’Inami et des mutuelles. Elle va contribuer à accélérer les échanges avec les médecins conseils et permettre de ne pas réencoder une partie des données.

En matière scolaire, les MG sont très majoritairement favorables à ce que les absences de 48h soient uniquement justifiées par les parents. Restent toute une série de certificats parapluie, dont vous avez sans doute en tête l’un ou l’autre avatar qui prêterait à sourire si on n’y perdait pas tant de temps. Car, pour chronophages qu’ils sont, les certificats sociaux relèvent de procédures administratives normales ; d’autres exigences sont, par contre, clairement abusives. La FRB retient l’idée d’une validation préalable de l’utilité des nouveaux certificats qui font surface. Il faudrait des règles claires sur ce qui est utile et pertinent de faire attester.

Plus d’infos ?

Le Dr Luc Lefebvre, président de la SSMG, a été sollicité comme expert par la FRB et a accompagné le travail de cette dernière. Le rapport peut être consulté sur le site de la FRB.

Mis en ligne le 3/10/13