Les « Tableaux de bord », établis par le comité d’évaluation des pratiques médicales en matière de médicaments, fournissent des données commentées sur les prescriptions du corps médical, généralistes compris, collectées via Pharmanet. Le dernier opus indique que la consommation de spécialités pharmaceutiques remboursées dans la pratique ambulatoire est en hausse constante (on ne parle donc pas ici des médicaments non remboursés et des magistrales, ni des délivrances en milieu hospitalier).
Globalement, le nombre de DDD délivrées augmente de 4,9% par an depuis 2004. Les croissances les plus marquées sont celles des médicaments du tractus gastro-intestinal et métabolisme et des médicaments relatifs au sang et au système hématopoïétique. Comme les années précédentes, en 2012, l’essentiel (82,3%) du volume de médicaments (en DDD/1.000 bénéficiaires/jour) a été prescrit par les généralistes.
Quatre groupes, trois quarts du total
En 2012, quasi 5 milliards de DDD ont été délivrées. Le « hit-parade » par groupes anatomiques principaux, selon le volume, se présentait comme suit : médicaments cardio-vasculaires (40% des prescriptions), du système tractus gastro-intestinal et métabolisme (13%), du système nerveux central (10,6%) et du système respiratoire (8,7%). Une autre façon de formuler les choses est de dire que ces quatre groupes de spécialités représentent ensemble près des trois quarts des médicaments délivrés via les officines publiques (72,2% en DDD).
L’Inami commente certains constats chiffrés. Il signale par exemple que les recommandations faites par la CRM et le groupe de travail tripartite en 2010 sur l’usage et la prescription des IPP, d’une part, et des statines, de l’autre, n’ont pas eu d’effets sur les volumes de prescription des premiers, ni sur ceux de l’atorvastatine et de la rosuvastatine. Il fait observer que la part de prescriptions d’aérosols avec association fixe d’un corticostéroïde inhalé et d’un bronchodilatateur continue à croître versus l’ensemble des médicaments utilisés dans les indications asthme et BPCO. Ce choix d’une association fixe rend plus difficile, dit-il, l’adaptation régulière du traitement en fonction de l’étape de traitement et du contrôle de la pathologie. Il pointe que dans un pourcentage « encore élevé de cas », les antidépresseurs sont prescrits pour de (très) courtes durées, « ce qui pose question quant à l’indication de ce traitement ».
Age et sexe
Pour en revenir à quelques enseignements du dernier « Tableau » en date, il se confirme, sans surprise, que l’usage de médicaments augmente avec l’âge. Les IPP par exemple, sont prescrits à partir de 20 ans, puis leur recours va croissant l’âge avançant; les antidiabétiques connaissent une envolée entre 40 et 80 ans… Les femmes, en général, consomment plus de médicaments que les hommes. Ces derniers prennent davantage de médicaments pour le système cardiovasculaire, dont les hypolipidémiants; leurs compagnes reçoivent bien plus de narcotiques, analgésiques et de psychotropes, et, évidemment, de contraceptifs.
A la suite de l’introduction du remboursement de référence, en 2001, la part des génériques s’est logiquement accrue. En 2012, un médecin prescrit en moyenne quasi un tiers de médicaments sous forme de génériques ou de copies (31%). Si on tient compte dans ce calcul des originaux ayant baissé leur prix, on atteint 53,2% des prescriptions en volume.
Source : Inami, Tableau de bord pharmaceutique 2012
Mise en ligne : 24/01/2014