La ministre de tutelle, Laurette Onkelinx, a organisé hier devant la presse générale et professionnelle une démo live de fonctionnalités importantes désormais intégrées dans les logiciels des MG homologués par eHealth, et qui sont en cours de déploiement.

La prescription électronique en fait partie, centrée au départ sur la prescription de médicaments mais destinée à être étendue ultérieurement à la prescription de soins, d’imagerie, de biologie clinique. Elle est testée depuis plusieurs années dans la cadre du projet expérimental Recip‑e, conduit par Marc Nyssen, de la VUB.

L’idée est que le MG ouvre une session de communication sécurisée au cours de laquelle les prescriptions qu’il rédigera avec le module de son DMI seront cryptées par eHealth, et expédiées sur le serveur Recip‑e. Le médecin imprimera toujours, pour son patient, une ordonnance qui portera un code-barre spécial supplémentaire. Le pharmacien chez lequel le patient se présentera scannera ce code-barre, son logiciel professionnel enverra une requête sur le serveur Recip-e pour « appeler » la prescription en question, décryptée. Par couplage de l’e‑prescription avec MyCareNet et le ch. IV électronique, le pharmacien prendra également connaissance parallèlement des données d’assurabilité du patient et des autorisations de remboursement octroyées par le médecin-conseil.

Les autorités avancent plusieurs avantages au système : lisibilité des spécialités prescrites (d’après la ministre, un pharmacien passe, par jour, cinq coups de fil vers les médecins parce qu’il ne déchiffre pas bien leur écriture) et donc réduction des risques liés à une mauvaise interprétation des mentions, systèmes de détection des surdosages et des interactions potentiellement intégrés dans les outils de prescription informatisée, limitation des fraudes et falsifications… A noter que le patient pourra accéder à ses propres prescriptions via un portail web sécurisé sur lequel il devra s’identifier. Il lui sera possible de voir ses prescriptions non délivrées, et en supprimer du système s’il le souhaite.

Il faudra encore quelques mois pour que le système tourne : si les logiciels des MG sont déjà opérationnels à ce niveau, ce n’est pas encore majoritairement le cas du côté des officines. Papier et électronique sont de toute façon amenés à cohabiter puisque, dans un premier temps, l’ordonnance papier demeurera le document juridiquement valable. « Dès que le système sera suffisamment utilisé, le document électronique pourra devenir la prescription légale et le document imprimé servira d’aide-mémoire au patient, ou finira par disparaître », indiquent les responsables du projet.

« A l’heure actuelle, environ 70% des médecins généralistes sont informatisés », a commenté Laurette Onkelinx. « Même si ceux-ci bénéficient d’une prime télématique annuelle de 800 euros comme incitant financier, je suis persuadée que c’est en développant de nouveaux projets comme ceux-ci que l’on va convaincre les médecins à utiliser au maximum ce dossier médical informatisé. »

 
Mise en ligne : 21/03/2014