Les effets légers, initiaux, de l’artériopathie périphérique du membre inférieur – comme la claudication intermittente (CI) ou « mal des vitrines » – qui ne s’aggravent pas sont généralement pris en charge en 1ère ligne par le médecin traitant ou le kiné. Il est possible d’agir sur différents aspects de l’affection, indique le KCE dans un récent rapport. Le « meilleur traitement médical » comprend habituellement un ou plusieurs des composants suivants, détaille le Centre d’expertise : en prévention secondaire cardiovasculaire, l’arrêt du tabagisme, l’amélioration du contrôle de la glycémie chez les diabétiques, la réduction du cholestérol, le traitement antihypertenseur, les agents antiplaquettaires ainsi que (l’incitation à) des changements du style de vie, et d’autre part des conseils stimulant l’activité physique.
A ce propos, le KCE se positionne en faveur de programmes d’exercices supervisés par un soignant professionnel, qui peuvent augmenter la distance de marche chez les patients à la symptomatologie légère. « Il vaut donc la peine, chez ceux-ci, de prévoir un tel programme d’exercices en première intention », affirme le KCE. Le hic, c’est que lesdits programmes ne sont pas remboursés dans notre pays. D’où le souhait du Centre : que l’on conduise une étude sur leur rapport coût-efficacité de sorte à envisager, si elle s’avère concluante, un remboursement.
Au final, il suggère aux médecins, dans la prise en charge de la CI, d’envisager une période d’essai avec « le meilleur traitement médical » (cf. supra) combiné à des exercices supervisés. « En l’absence d’une amélioration après trois mois, une revascularisation peut être envisagée. »
Quand l’intervention est nécessaire
Le KCE entre ici dans le champ d’action de la seconde ligne. Une minorité des personnes atteintes – environ une sur cinq – développent des symptômes plus graves et sont référées vers un spécialiste et/ou un hôpital pour une intervention de revascularisation, percutanée (angioplastie) ou invasive classique (pontage). L’Inami a constaté que les angioplasties ont augmenté de 22% entre 2006 et 2009, et les pontages d’un peu plus de 2%. Le KCE dit n’avoir trouvé que « peu de preuves robustes, voire aucune » indiquant qu’une technique serait systématiquement meilleure qu’une autre et appelle à des recherches complémentaires. « Le choix dépendra notamment de la localisation et de la longueur de la lésion, mais, dans de nombreux cas, les deux options se justifient », résume-t-il en incitant dans ces circonstances « à tenir compte du coût et des préférences du patient » – supposé soigneusement informé des avantages et des inconvénients de chaque technique. Le KCE qualifie encore les ballonnets d’angioplastie enduits de médicament de « prometteurs ».
Un plan qui visera les MGPour le KCE, les recommandations devraient être transformées et diffusées dans différents groupes de prestataires sous forme de procédures, protocoles, programmes éducatifs etc., avec le concours des associations scientifiques concernées – Société belge de chirurgie vasculaire; de thrombose-hémostase; et de radiologie. « Un plan d’implémentation doit être développé avec l’Inami et viser également les cardiologues généraux, médecins généralistes et physiothérapeutes. ». |
Mise en ligne: 23/05/2014