Eric Bertrand est médiateur scolaire, chargé de mission auprès de la Direction générale de l’Enseignement obligatoire de la Fédération Wallonie-Bruxelles. Couvrant Namur Sud et Luxembourg Nord, il peut être sollicité par les directions dès que la situation d’un élève paraît inquiétante. Décrochage, racket, conflit adolescent-enseignant, harcèlement à l’école… font son quotidien.
Le médiateur s’intéresse particulièrement, depuis sept ans, à la problématique des certificats dressés par les MG, qu’il s’agisse de justifier une absence ou de dispenser du cours d’éducation physique. Son métier a fait de lui le témoin d’une palette invraisemblable de demandes abusives par des jeunes, le cas échéant avec bénédiction des parents, mais aussi de vols ou falsifications de certificats, voire production de faux… Parfois avec l’aide de la médecine scolaire pour se faire ouvrir des portes, Eric Bertrand a rencontré nombre de médecins traitants pour discuter du cas d’ados auxquels ils délivraient des certificats, de bonne foi, avalisant leur absentéisme quand un nœud de problèmes pas forcément médicaux sous-tendait la situation. Fort du secret auquel est tenue sa profession, le médiateur a pu sensibiliser des MG sur des situations de violences intrafamiliales, par exemple. En mobilisant selon les besoins CPAS, services d’aide à la jeunesse, parents, enseignants… il a pu rescolariser en leur compagnie des jeunes en décrochage.
Des ponts entre deux mondes
Pour toucher davantage les MG (et agir de façon préventive et non curative, en quelque sorte), Eric Bertrand a sillonné glems et dodécagroupes autour de Marche, un power point sous le bras. Le début des séances est toujours tendu, admet-il. « Les médecins sont sur la défensive, mais j’ai suffisamment d’arguments et d’exemples à évoquer pour que le message passe et que des collaborations se nouent. » Eric Bertrand propose aussi à son auditoire des pistes pour faire chuter le nombre de certificats liés au cours d’éducation physique et affiner leur rédaction.
Il n’hésite pas à dire que tout le monde doit balayer devant sa porte, en ce compris les écoles qui poussent le bouchon un peu loin en exigeant, par exemple, un certificat pour légitimer un jour d’absence s’il se produit en période d’examens. Les parents, également, doivent prendre leurs responsabilités et justifier eux-mêmes devant l’école certaines absences sans mendier de certificat de complaisance, par exemple quand la famille a passé quelques jours de vacances supplémentaires hors congés.
Après la région de Marche – où il aura sensibilisé une centaine de MG –, le médiateur prend son bâton de pèlerin, direction Ciney. Mais des collègues à lui sont actifs sur d’autres régions de Wallonie.
Si vous êtes intéressé par une animation « certificats scolaires » pour l’un de vos glems ou dodécagroupes, n’hésitez pas à contacter la coordinatrice du Service de médiation scolaire Thérèse Lucas, therese.lucas@cfwb.be, 0473/94.64.55. Les médiateurs répondront à votre demande, selon leurs disponibilités. Les possibilités sont différentes sur Bruxelles (la médiation n’y est pas organisée de la même façon qu’en Wallonie) mais les demandes pourront être relayées vers la Direction générale, pour suivi.