{jsnoredirect}

DSC 0297Edmond Danthine s’est éteint ce mardi 15 juillet, à son domicile, à 95 ans. « Certains vous diront que c’est un âge respectable. Quand bien même, il n’efface pas la peine qu’on éprouve à la perte de quelqu’un de cher », indique Michel Méganck, qui a succédé au Dr Danthine à la tête de la SSMG en 1994.

Le président honoraire avait en effet tissé avec son prédécesseur de solides liens amicaux, que ne laissaient pas augurer de premiers contacts méfiants. « A mon arrivée au comité directeur de la SSMG, un ou deux ans après la grève des médecins, j’étais déjà actif à l’ABSyM », se souvient le Dr Méganck. « Or, Edmond mettait un point d’honneur à ce que la SSMG reste dans le scientifique, apolitique, et ne se mêle pas de défense professionnelle. Par conséquent, il ne voyait pas d’un bon œil débarquer un syndicaliste. » Qu’à cela ne tienne, la réticence a vite cédé à la confiance. « Et nous nous sommes engagés dans une longue collaboration, qui a vu naître entre nous une réelle amitié malgré les 30 ans de différence d’âge nous séparant.»

Edmond Danthine a présidé aux destinées de la SSMG de sa fondation, en 1968, jusqu’en 1994. Ses chevaux de bataille auront été de développer la formation continue spécifique des médecins généralistes et d’asseoir leur rôle dans la prévention.

« Le Dr Danthine a toujours voulu que le choix des sujets de formation continue en médecine générale soit posé par les médecins généralistes eux-mêmes », illustre Michel Vanhalewyn, l’actuel coordinateur général de la SSMG. « La SSMG est née sous l’impulsion d’Edmond Danthine et de quelques autres en réaction – une réaction assez épidermique – aux universités et leurs professeurs qui se piquaient de venir apprendre leur métier aux généralistes, sans connaissance de la pratique de terrain et en les considérant comme des sous-doués », renchérit Michel Méganck. « C’est à l’importance croissante de la SSMG qu’on doit une prise de conscience, dans les facultés, du fait que la médecine générale constitue une entité à part entière. Prise de conscience qui s’est soldée par l’éclosion des départements de médecine générale avec lesquels Edmond Danthine a cultivé personnellement les contacts, même si ces départements ont, par la suite, pris leurs distances. Michel Van den Haute par exemple, président du département de médecine générale de l’UCL à sa création, était l’un des membres fondateurs de la SSMG… »

L’autre dada du Dr Danthine, qui exerçait à Havelange, était la prévention. « Il tenait absolument à ramener cette activité au cabinet du généraliste. Il en avait fait un combat, secondé par le Dr Canivet », retrace Michel Méganck. « On lui doit la fondation, en 1984, de l’Institut de médecine préventive », ajoute Michel Vanhalewyn. « Ce n’est que plus tard que la SSMG a créé l’Institut de recherche et d’évaluation. » Le coordinateur général se souvient lui aussi avec émotion de bons moments passés en compagnie du premier président. Il souligne le climat d’amitié et de collaboration respectueuse que celui-ci avait réussi à générer, tout en travaillant à positionner la profession dans le paysage des soins de santé.

Si vous souhaitez rendre un dernier hommage au Dr Danthine, vous trouverez les informations pratiques concernant ses funérailles, qui auront lieu samedi matin à Havelange, en cliquant ici. 

 
Mise en ligne : 15/07/2014

{/jsnoredirect}