La facture annuelle de soins ambulatoires (comprise comme découlant des contacts avec les dentistes, généralistes, spécialistes hors hospitalisation, assortie des dépenses en médicaments délivrés en officine) est réduite de 47,9% à la suite de l’octroi à un assuré du statut BIM. Ou du moins est-ce là la moyenne obtenue par Solidaris (mutualité socialiste) après examen de l’évolution de la quote-part personnelle qu’ont déboursée quasi 35.000 de ses affiliées 12 mois avant et 12 mois après s’être vu reconnaître le droit à l’intervention majorée.

Derrière cette moyenne, il y a des fluctuations selon la composition des ménages, l’exemple extrême produit par la mutuelle étant celui d’un couple de personnes âgées dont l’un des membres est malade chronique et dont le reste à charge annuel a chuté de 61,3%, ses tickets modérateurs étant passés de quelque 738 euros à 285. « Le bénéfice de l’intervention majorée », écrit Solidaris, « permet à ce couple de faire appel plus régulièrement au médecin généraliste ». Le « prix poche » moyen par patient, pour ses consultations chez un MG, est de 5 euros après reconnaissance BIM, contre 19 avant.
 

Renforcement de l’accessibilité

Les résultats de la recherche montrent que l’attribution du régime BIM s’accompagne d’un renforcement de l’accessibilité : la proportion d’affiliés ayant recours aux soins augmente, et la consommation de soins par patient également. La plus grande variation s’observe en soins dentaires. Le nombre de contacts annuels pour du curatif croît de 16% (de 5,2 à 6 prestations), par exemple. En médecine générale, Solidaris a relevé une croissance de quasi 9% de la fréquence des visites à domicile (de 6,8 à 7,4). La consommation moyenne de médicaments augmente de 12,7% – « probablement », suggère l’OA, « en raison de l’intensification des contacts avec le médecin traitant ». Les contacts avec les spécialistes par contre, restent stables.
 

Automatiser

Parce qu’elle a déjà essayé en 2012 de sensibiliser ses affiliés potentiellement dans les conditions BIM à entreprendre les démarches nécessaires (*) et qu’elle a constaté que seule une minorité d’entre eux (27%) réagissaient, la mutualité socialiste propose d’élargir le droit automatique du statut BIM. Elle songe en priorité aux familles monoparentales dont le titulaire est chômeur de longue durée. Ce sont celles-là qui, en Wallonie, dans une récente étude, ont déclaré à plus de 44% avoir été contraintes à renoncer à des soins ou à les postposer, soins parmi lesquels les consultations et visites de généralistes.
 

(*) les assurés bénéficiant déjà d’un avantage social (revenu d’intégration, aide du CPAS, Grapa…) se voient octroyer le BIM automatiquement; d’autres en revanche doivent faire la démarche vis-à-vis de leur mutuelle et signer une déclaration sur l’honneur à propos de leurs revenus.

 
Mise en ligne : 28/04/2014