La SSM-J est une section de la SSMG ouverte aux assistants et aux généralistes installés depuis moins de 5 ans. Elle est née il y a quelques années sous l’impulsion de jeunes MG motivés qui voulaient faire entendre aux aînés la voix de la relève, qui véhicule des perceptions et des objectifs propres à sa génération – à commencer par un rééquilibrage vie privée-vie professionnelle.

L’un des chevaux de bataille classiques de la SSM-J est la suppression de la garde en nuit profonde. Les MG de la SSM-J avaient organisé parmi leurs pairs, en 2011, un sondage express sur la réforme de la garde et les options à privilégier dans cette optique. 76% des répondants s’étaient déclarés ‘tout à fait d’accord’ avec la piste de la suppression de la nuit noire, et 16 autres pourcents ‘d’accord’. Ce qui faisait, sur une centaine de participants, peu d’inconditionnels de cette tranche horaire ingrate.

Le Dr Guillaume Mathot, porte-parole de la SSM-J, prendra part ce samedi à la table ronde de clôture des rencontres « continuité des soins » organisées par le cabinet Onkelinx en mai et juin. A la veille de cette journée de synthèse, son mouvement réaffirme sa position. Une position inchangée, d’autant que le modèle du poste de garde, fort couru et sans aucun doute bien adapté à certaines régions, laisse entrevoir ses limites dans d’autres (quid des postes qui sont moins fournis en médecins ?). Le problème de pénurie en garde n’est d’ailleurs, dit la SSM-J, que la pointe de l’iceberg d’une pénurie en journée, qui commence à faire sentir ses effets en zones rurales.
 

Se focaliser sur ce qu’on fait le mieux

« La journée, nous avons besoin de toutes les forces pour assumer le plus gros du service rendu par la médecine générale. Même un généraliste qui pratique à mi-temps, c’est déjà cela de pris et cela vaut mille fois mieux qu’un abandon ! », estime la SSM-J. « En soirée, nous rendons service aux patients ‘retardataires’. Le week-end, nous soulageons ceux qui ne pourraient attendre le lundi. Reste la nuit et son patient sur 100.000 (ses 1 à 2 patients pour être exact). Soit huit à dix heures d’attente pour un seul patient… Un patient symbolique! Symbole du dévouement pour ceux qui ont porté fièrement l’étendard de la médecine générale pendant des années. Symbole de l’épuisement et du non-respect de notre condition d’être humain pour les autres. Ces autres, dont fait partie la SSM-J, n’ont pas pour autant le sentiment de piétiner l’étendard de la profession… »

Pour la SSM-J, la plus value de la médecine générale est ailleurs que dans la nuit noire. « Il est démontré que la médecine générale est plus efficace et plus rentable dans de nombreuses situations médicales que la pratique hospitalière, et notamment auprès du patient chronique multipathologique. Un patient qui deviendra de plus en plus fréquent à l’avenir, avec en parallèle des médecins généralistes de moins en moins nombreux. Ce patient multipathologique, son suivi, son dépistage, la prévention qui va avec, la gestion de ses traitements, c’est ça, la spécialité de la médecine générale », insiste la SSM-J. « La médecine générale doit saisir cette opportunité et se focaliser sur ce qu’elle fait de mieux… même si elle doit ‘perdre’ ce qui n’est plus rentable, comme la nuit profonde. »

Moralité, pour la SSM-J, « il est temps de se mettre autour d’une table avec les autorités pour préparer efficacement la suppression de la nuit noire pour les cercles qui le souhaitent, sans condition de nombre de prestataires sur le terrain. »
 

Une réaction ?

Il est possible d’échanger avec la SSM-J, sur ce sujet ou d’autres. Un mail de contact : ssmj@ssmg.be

 
Mis en ligne le 20/9/13