Ce dossier a été conçu par la Commission « Vaccination » de l’Institut de Médecine Préventive (Drs Patrick Tréfois et Pascale Jonckheer).
PREAMBULE
Face à un voyageur, la prise de décision dépend essentiellement de votre évaluation propre. En effet, les indications de certaines mesures préventives sont à poser au cas par cas, après une analyse précise des circonstances de voyage de votre patient (type de voyage –aventureux ou séjour en hôtel de luxe–, saison du voyage, zones visitées, etc…). En outre, l’état de santé préexistant de votre patient vous amènera à moduler individuellement vos propositions préventives.
Nous vous renvoyons, pour une information relative aux mesures préventives à conseiller à vos patients voyageurs, à plusieurs sites spécialisés. Les informations y sont actualisées régulièrement, sur base des nouvelles recommandations émises annuellement par l’Organisation Mondiale de la Santé et de celles émises en Belgique par le Groupe d’Etude Scientifique de la Médecine des Voyages. Ces informations peuvent éventuellement évoluer en raison de circonstances locales (épidémies p.e.).
Ainsi, vous trouverez sur le site de l’Institut de Médecine Tropicale:
- un tableau des pays avec les recommandations spécifiques à chaque pays
- les textes scientifiques basés sur la Réunion annuelle de Consensus du Groupe d’Etude Scientifique de la Médecine des Voyages (pour la facilité, nous vous conseillons de recourir en premier lieu aux informations par pays, en choisissant le lien « pays individuel »).
Vos patients pourront trouver des conseils de prévention en voyage dans une brochure spécialement conçue pour eux par l’asbl Question Santé, avec la collaboration de la SSMG, de l’Institut de Médecine Tropicale et de l’Institut Scientifique de Santé Publique: le Passeport Question Santé. Ils peuvent également obtenir cette brochure gratuitement en téléphonant au 02/512.41.74.
RAPPEL GENERAL
- Vaccination de base
Pour les adultes, elle comporte:
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- – dT (diphtérie-tétanos): un rappel tous les 10 ans
- – et en cas de voyage vers une zone endémique, IPV (vaccin inactivé contre la poliomyélite): un rappel tous les 10 ans
Pour les enfants, elle comporte:
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- – DTP-IPV
- – Hib (Haemophilus influenzae de type b)
- – Hépatite B
- – RRO (rougeole-rubéole-oreillons)
- – méningocoque C
- (selon le calendrier vaccinal recommandé par le Conseil Supérieur d’Hygiène)
Pour plus d’informations, voir l’avis du Conseil Supérieur d’Hygiène concernant les vaccinations ou le dossier vaccination de la Communauté française.
- Grippe
La grippe survient d’avril en novembre (avec un pic de juin à septembre) dans l’hémisphère sud, et durant toute l’année dans les régions tropicales.
Les voyageurs à qui la vaccination contre la grippe est recommandée (toutes les personnes de plus de 65 ans ainsi que les personnes plus jeunes dites à risque – voir site du Conseil Supérieur d’Hygiène) pourront recevoir, avant le départ, une dose de vaccin contre la grippe (dernière composition disponible pour l’hémisphère nord). Les patients particulièrement fragilisés prévoyant un séjour de longue durée pourraient également se faire vacciner sur place, avec le vaccin le plus récent disponible pour l’hémisphère sud.
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- Rougeole
Les personnes nées après 1980, non vaccinées et qui n’ont pas présenté de rougeole clinique, seront vaccinées pour tous les voyages dans un pays en voie de développement (une injection de RRO).
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- Malaria
L’usage d’un répulsif à base de DEET (20 % minimum), le port de vêtements couvrant le corps dès la tombée de la nuit et l’usage de moustiquaires pendant la nuit sont toujours recommandés.
Les stratégies de prophylaxie de la malaria sont complexes (p.e. fonction de la saison du voyage, des lieux de séjour au sein d’un même pays, etc…). Il est donc recommandé de se référer aux données de l’IMT et/ou de l’OMS.
Pour en savoir plus, vous pouvez consulter le site de l’Institut de Médecine Tropicale ou celui de l’Organisation Mondiale de la Santé. Pour plus d’informations sur les médicaments, voir le site du Centre Belge d’Information Pharmacothérapeutique.
- Fièvre jaune
Lorsque la vaccination est obligatoire, elle doit être administrée, minimum 10 jours avant le départ, dans un Centre de vaccination agréé (voir liste) qui la mentionnera dans le certificat officiel (livret jaune).
Pour en savoir plus, vous pouvez consulter le site de l’Institut de Médecine Tropicale ou celui de l’Organisation Mondiale de la Santé.
- Hépatite A
Quelles que soient la durée et les circonstances de séjour, l’OMS conseille à tous ceux qui voyagent en Asie/Océanie, Afrique et Amérique latine d’être protégés contre l’hépatite A (vaccin).
Il n’est pas rare que des voyageurs oublient certaines injections vaccinales. Dans ce cas, pour l’hépatite A comme pour l’hépatite B, il faut considérer que toute injection reste valable. Cela signifie que, même si un délai considérable (plusieurs années) s’est écoulé depuis la dernière injection, on peut poursuivre le schéma interrompu sans le reprendre à zéro.
Pour en savoir plus, vous pouvez consulter le site de l’Institut de Médecine Tropicale ou celui de l’Organisation Mondiale de la Santé.
- Hépatite B
L’indication de vaccination dépend avant tout du degré de risque dans le comportement, ainsi que de la durée et de la fréquence des voyages (vaccin).
La vaccination contre l’hépatite B est conseillée:
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- pour les personnes qui voyagent régulièrement en Asie, en Amérique latine et en Afrique, ainsi que pour les personnes qui y résident pendant plus de 3 à 6 mois, et sûrement les enfants (contamination par contact direct avec la muqueuse buccale ou la conjonctive oculaire et les lésions cutanées)
- pour tout voyageur pouvant avoir des contacts sexuels ou risquant une intervention chirurgicale ou dentaire ainsi que pour les voyages aventureux avec risques de traumatisme et de soins dans de mauvaises conditions d’hygiène (expéditions, sports extrêmes,…)
- pour toute personne employée dans le secteur des soins de santé
- la vaccination contre l’hépatite B fait partie intégrante du schéma de base des vaccins pour les bébés et enfants. On vaccine également la cohorte des élèves de la dernière année de l’enseignement primaire ou de la première année de l’enseignement secondaire. Le voyage est une occasion de vacciner les adolescents et les jeunes adultes et de les intégrer dans le programme de vaccination universelle contre l’hépatite B de l’OMS en vue de l’éradication de cette maladie.
Il n’est pas rare que des voyageurs oublient certaines injections vaccinales. Dans ce cas, pour l’hépatite A comme pour l’hépatite B, il faut considérer que toute injection reste valable. Cela signifie que, même si un délai considérable (plusieurs années) s’est écoulé depuis la dernière injection, on peut poursuivre le schéma interrompu sans le reprendre à zéro.
Pour en savoir plus, vous pouvez consulter le site de l’Institut de Médecine Tropicale ou celui de l’Organisation Mondiale de la Santé.
- Hépatites A et B
Pour les voyageurs auxquels les deux vaccins sont recommandés, on peut recourir au vaccin combiné hépatite A/hépatite B (vaccin).
Il n’est pas rare que des voyageurs oublient certaines injections vaccinales. Dans ce cas, pour l’hépatite A comme pour l’hépatite B, il faut considérer que toute injection reste valable. Cela signifie que, même si un délai considérable (plusieurs années) s’est écoulé depuis la dernière injection, on peut poursuivre le schéma interrompu sans le reprendre à zéro.
Pour en savoir plus, vous pouvez consulter le site de l’Institut de Médecine Tropicale ou celui de l’Organisation Mondiale de la Santé.
- Méningite
Le vaccin peut être indiqué chez les personnes qui voyagent de fin décembre à fin juin dans les pays de la ceinture méningée, en Afrique subsaharienne, et qui sont en contact étroit avec la population locale (notamment voyages dans les transports en commun, nuitées dans des guest houses, visite d’amis ou de famille vivant dans le pays, etc…) ou qui séjourneront plus de 4 semaines.
La vaccination est obligatoire pour les pélerins se rendant à La Mecque (Haj etUmra).
Le vaccin doit être administré 10 jours avant le voyage et reste valable 3 ans.(vaccin).
Pour en savoir plus, vous pouvez consulter le site de l’Institut de Médecine Tropicale ou celui de l’Organisation Mondiale de la Santé.
- Fièvre typhoïde
La prophylaxie par l’hygiène de l’eau et de la nourriture est importante.
Le risque d’infection est faible.
La vaccination est clairement indiquée en cas de voyage aventureux dans de mauvaises conditions d’hygiène ou pour des voyages dont la durée excède 3 semaines (vaccin).
- Encéphalite japonaise
La prophylaxie repose sur:
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- Une protection par répulsifs à base de DEET (vecteurs nocturnes)
- La vaccination. Celle-ci n’est qu’exceptionnellement recommandée au touriste classique. Elle concerne le voyageur qui séjourne plus de 3-4 semaines en milieu rural endémique, à proximité des villages et fermes dans des zones de rizières et d’élevage de porc. Le vaccin n’est disponible que dans certains centres de vaccination. L’indication de la vaccination doit être posée en concertation avec un spécialiste de l’Institut de Médecine Tropicale ou d’une Travel Clinic.
Pour en savoir plus, vous pouvez consulter le site de l’Institut de Médecine Tropicale ou celui de l’Organisation Mondiale de la Santé.
- Encéphalite à tique d’Europe centrale
Cette maladie (également appelée « Frühsommer Enzephalitis » – FSME) peut être contractée par des randonneurs et campeurs qui séjournent dans certaines zones forestières en Europe centrale (carte: voir www.baxter.de/fsme).
L’application d’un répulsif à base de DEET (20 % minimum) peut donner une certaine protection contre les morsures de tiques.
Un vaccin est disponible en pharmacie.
Pour en savoir plus, vous pouvez consulter le site de l’Institut de Médecine Tropicale ou celui de l’Organisation Mondiale de la Santé.
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- La schistosomiase
La schistosomiase ou bilharziose est encore appelée « fièvre de l’escargot », car cette maladie est causée par des vers parasites dont les escargots d’eau douce sont les principaux vecteurs. Les parasites pénètrent par la peau lorsque des personnes se baignent, se lavent ou nagent dans l’eau contaminée. Les vers se développent alors dans les vaisseaux sanguins et produisent de nouveaux œufs en quelques semaines. Après quelques jours d’infection, la peau peut devenir rouge et démanger. Fièvre, tremblements, toussotements et douleurs musculaires apparaissent après 1 ou 2 mois.
Il n’existe pas de vaccin contre la schistosomiase. Cette maladie endémique aux régions tropicales touche en particulier l’Afrique subsaharienne. Elle constitue un des problèmes majeurs de santé publique en Egypte et en Chine centrale.
Prévention en cas de voyage dans ces régions: éviter les baignades en eaux douces stagnantes.
Pour en savoir plus, vous pouvez consulter le site de l’Institut de Médecine Tropicale ou celui de l’Organisation Mondiale de la Santé.
- Vaccination contre la rage
Cette vaccination n’est pas conseillée pour des voyages classiques. En effet, la durée d’incubation est assez longue et un traitement peut être entrepris lors de l’apparition des premiers signes après le retour.
La vaccination est envisagée en cas de séjours prolongés, dans des régions à risque reculées et difficiles d’accès, lorsqu’il y a un risque réel de contamination : enfants (vu qu’ils s’approchent facilement des animaux et que leur petite taille les rend plus vulnérables, notamment aux morsures du visage), adeptes du VTT ou de la randonnée, vétérinaires.
Le vaccin n’est délivré, en Belgique, que par l’Institut Pasteur, département antirabique, rue Engeland 642 à 1180 Bruxelles (tél.: 02/373.31.56 – fax: 02/373.32.86)
- Vaccination contre la tuberculose
Ses indications sont exceptionnelles. La vaccination peut être envisagée pour certains enfants d’immigrants habitant en Belgique et qui visitent leur famille dans leur pays d’origine. En outre, elle est exigée pour les élèves fréquentant certaines écoles à l’étranger (p.e. Lycées français).