Le KCE a chiffré à 5,6% des dépenses globales en spécialités pharmaceutiques les coûts observés en MRPA/MRS, alors que le groupe qui y réside ne constitue qu’1,4% de la population totale. L’intérêt de se pencher sur les réflexes prescripteurs dans ce milieu est indéniable, et pas pour la seule santé des caisses de l’Etat. Même si une récente étude de la mutualité socialiste révèle que la polymédication ne s’aggrave pas à l’entrée au home, il n’en reste pas moins que les résidents consomment souvent une petite dizaine de médicaments différents.

La commission de conventions MRPA-MRS-CSJ (c.-à-d. la médico-mut du secteur maisons de repos) veut encourager une prescription réfléchie par le biais, notamment, d’une concertation multidisciplinaire sur le traitement de patients individuels. 600.000 euros annuels sont réservés à des projets pilotes, dans 30 institutions maximum à travers le pays. L’Inami attend les candidatures pour le 15 novembre.

Cette concertation multidisciplinaire doit rassembler des médecins généralistes prescripteurs, le pharmacien et le responsable des soins de l’établissement. Le cercle local doit être impliqué, ou au minimum informé. Chaque projet s’intéressera à un minimum de 35 résidents représentatifs de tous les degrés de dépendance. Il durera 30 mois et sera encadré par une équipe de recherche universitaire. S’il s’avère que la concertation exerce un impact positif sur la pharmacothérapie, on étudiera comment la rendre structurelle, à quelle fréquence, et le rôle qu’y jouera le médecin coordinateur (MCC).

Le formulaire à la loupe

Le projet prévoit également la tenue de groupes de travail ralliant MCC, médecins traitants, infirmiers en chef et pharmaciens. Ils se pencheront sur le formulaire thérapeutique. Cet outil de travail est une obligation légale en MRS depuis 2004. Il est supposé constituer l’épine dorsale de la politique de prescription dans l’institution. Les participants formuleront des recommandations pour l’améliorer (liste, directives, arbre décisionnel, informatisation… et aussi approches non médicamenteuses).

D’autres groupes de travail scruteront toutes les étapes de la « chaîne du médicament » interne – depuis la commande des spécialités par la MRS à leur administration, en passant par les étapes du conditionnement et de la distribution, puis du suivi et de l’enregistrement. L’idée est d’améliorer l’ensemble du processus.

Plus d’infos ?

Des détails sur ces expériences et leur financement peuvent être obtenus dans l’arrêté royal du 11/07/2013 les instituant, MB du 31/07/2013