Rétroactes. Le cabinet de la Santé publique a monté, en juin et juillet, cinq focus groups ayant pour mission d’élaborer un plan d’action en matière de soins intégrés pour les malades chroniques, plan d’action supposé être médiatisé fin novembre. Trois journées se sont tenues par focus group, chacune obligatoire sous peine de refus d’inscription à l’ensemble, concomitantes aux importantes tables rondes sur la continuité, rapporte le FAG, le Forum des associations de généralistes. Autant dire qu’aucun de ses représentants – ni des syndicats d’ailleurs – n’avait la disponibilité nécessaire pour satisfaire à ces impératives conditions. Moralité : la réflexion s’est déroulée sans concertation avec la profession. « Un comble, au vu du sujet abordé ! », déplore Guy Delrée, nouveau président du FAG, dans un communiqué de protestation.
Approche bureaucratique et irruption d’un tiers
Voilà pour les griefs organisationnels. L’absence des MG au brainstorming initial risquait de se ressentir au final. Et de fait, après lecture du rapport du focus group ‘coordination des soins à domicile’, le FAG fait la grimace. Il dénonce « des aspects fondamentalement opposés » avec sa vision des soins à domicile et du métier de MG.
Tiercé de reproches : les différentes propositions égrenées dans le rapport sont « autant de surcharges administratives complexes, particulièrement chronophages ». L’utilisation d’un DMG informatisé en ligne au domicile du patient est un « doux rêve irréaliste à court ou moyen terme ». Enfin, le FAG s’insurge contre l’irruption d’une tierce personne dans la relation médecin-patient (un « case-manager », soit un gestionnaire de cas), « munie de pouvoirs insensés » et qui « constitue un coup de canif inacceptable dans le respect du secret médical ».
Le FAG prévient : les MG refuseront pareilles mutations « qui les transformeraient en ‘GO’ de la santé, animateurs de dossier en ligne et rédacteurs de papiers en tous genres ». Le rapport a la prétention déclarée de tendre vers la simplification ou de décharger le MG de la gestion de cas complexes de malades chroniques, fait observer le FAG. Mais, pour lui, il « prône des solutions dont les effets seront diamétralement opposés à ces prétentions ». Effet repoussoir sur la relève, craint Guy Delrée, voire coup de grâce pour « beaucoup de confrères en burn out et dégoûtés par une vaine attente de revalorisation et de reconnaissance »…
Source : communiqué du FAG, septembre 2013