En 2006, le KCE mettait son grain de sel dans la longue polémique sur le test PSA. Les données probantes font défaut, disait-il, pour affirmer qu’un dépistage PSA à grande échelle puisse faire diminuer la mortalité. Il contribue à déceler des cellules malignes, mais il n’est pas toujours impératif de traiter immédiatement. Par exemple dans le cas de petits cancers localisés, qui évoluent en général très lentement. Selon l’espérance de vie du patient et la présence d’autres affections graves, on peut opter pour l’attente vigilante – « watchful waiting » en anglais -, en plaçant le sujet sous surveillance active, avec e.a. des biopsies régulières. Ce qui permet parfois d’attendre dix ans avant de traiter sans influencer le pronostic.
Mais parce que tout le monde ne peut se résoudre à cette stratégie, le PSA utilisé massivement fait monter le risque d’interventions superflues. Ceux chez qui un cancer aura été décelé (et cela intervient en moyenne sept ans plus tôt que si la maladie avait été diagnostiquée suite à l’apparition de symptômes) et qui auront été traités risquent de vivre plus longtemps en subissant au quotidien les redoutables effets secondaires que peuvent avoir les traitements : impuissance et incontinence.
L’avis des MG
Sur recommandation du CNPQ, s’alignant sur les conclusions du KCE, le Conseil technique médical de l’Inami a décidé de supprimer le remboursement du PSA dans le cadre du dépistage du cancer de la prostate. Quant au KCE, il met actuellement la touche finale à une brochure papier et des visuels permettant aux médecins généralistes d’exposer les incertitudes et les inconvénients potentiels du dosage du PSA aux patients asymptomatiques qui envisagent de s’y soumettre, afin qu’ils puissent poser un choix éclairé.
Pour peaufiner sa copie, le KCE souhaite s’adjoindre l’aide d’une dizaine de généralistes francophones. L’idée ? Qu’ils prétestent l’acceptabilité et la compréhension des outils. Les médecins participants seront invités au cours du mois de septembre à évaluer la bonne compréhension des messages portés par ces outils via un jeu de questions/réponses. Puis, entre mi-octobre et fin novembre, ils devront tester le matériel finalisé « en live », auprès de quatre de leurs patients (avec si possible, deux patients entre 55 et 64 ans et deux autres entre 65 et 74 ans) et coucher directement leurs observations sur un formulaire d’évaluation. Enfin, à l’issue de cette phase, le KCE programmera un entretien final pour évoquer la manière dont l’expérience se sera déroulée.
La rétribution prévue pour une participation est de 150 euros (incluant les deux entretiens et les quatre essais en consultation). Les confrères et consœurs intéressé(e)s peuvent se faire connaître d’ici le 14 octobre auprès du secrétariat de la SSMG (ssmg@ssmg.be) qui transmettra.